compte-rendu MONStre 2015
et le cas Carine-Laure Desguin
ou "MONStre 2015 : une présentation réussie
qui nous montre qu'on peut débattre de tout
...enfin avec la plupart des personnes !"
AVERTISSEMENT :
Ce texte n’est en rien un règlement de compte, nous laisserons les
attaques personnelles à ceux qui n’ont pas d’autres arguments.
Il fait suite à une polémique regrettable lancée pour discréditer Le CAE , l’un des derniers lieux de culture
alternative sur Mons, et éviter ainsi toute confrontation d’idées
en jetant une condamnation préalable.
Compte
tenu de la capacité de nuisance que peut avoir une seule personne,
même de peu d’importance, il nous a semblé utile de rétablir la
vérité en publiant ce compte-rendu de la présentation du recueil MONStre 2015 : les conditions de vie des artistes,
première publication de notre ASBL. Ce billet laisse aussi la parole
aux personnes présentes lors de l’événement dédié au recueil.
Il est pour nous l’occasion de ne pas laisser courir de fausses
rumeurs propres à nuire à un ouvrage regorgeant de talents que nous
avons voulu mettre à l’honneur.
Nous
sommes le dimanche 14 juin, le jour de la fête des pères en
Belgique. Dehors, le soleil est radieux, les terrasses des cafés
sont pleines. A moins de dix kilomètres de là, des amateurs de
lettres se sont déjà assemblés pour le Salon Images d’elle, dont
la tenue - le même jour et aux mêmes heures - a malheureusement été
annoncée après que nous ayons programmé notre événement. Nous
avions envoyé un mail cordial aux organisateurs pour leur proposer
de s’arranger ensemble concernant les heures de nos événements
respectifs et ainsi permettre au petit monde littéraire d’assister
aux deux événements. Notre demande est hélas restée sans réponse.
Nous avons donc maintenu l’événement tel qu’il avait été
annoncé.
Tout
était donc plutôt mal parti pour que le public soit au rendez-vous
à la présentation du recueil. Allions-nous pour autant nous
retrouver devant un pelé et deux tondus ? Que nenni ! Nous
allions vivre une journée riche en surprises. Les meilleures comme
la pire.
Les
premiers arrivés sont des lauréats du concours que nous avions
organisé pour fournir sa matière première au recueil. Il y a
Thierry Ries, bien sûr, le premier prix, appelé lui aussi à la
table des débats en sa qualité d’animateur socio-culturel de la
Province de Hainaut. Il sera d’ailleurs rebaptisé Tyrano Ries pour
l’occasion, clin d’œil au MONStre figurant sur la couverture du
livre.
Derrière
lui, il y a Carine-Laure
Desguin,
une autre auteur publiée chez Chloé des Lys qui fait un peu la tête. Elle s’approche, feuillette le recueil,
reconnait la qualité de la mise en page et va s’asseoir. Je la
rattrape pour lui demander si elle souhaite faire lecture d’un
extrait de son texte pour l’occasion, la pièce drôle et engagée
« Posthume »
dont les traits d’humour ressortiraient sans doute très bien à
l’oral. J’essuie un non sec et froid pour toute réponse.
Il
y a aussi le couple Micheline
Bolland
et Louis
Delville,
d’humbles et talentueuses personnes, déjà croisées à plusieurs
reprises lors de salons littéraires. Louis, choriste, a écrit une
chanson sur l’air de Lily
de Pierre
Perret
pour illustrer les conditions de vie des artistes. Toujours ouvert
aux nouveaux défis, il s’est porté volontaire pour interpréter
son texte quand viendra le moment des lectures. Micheline
nous parlera quant à elle des conditions de vie du conjoint d’un
artiste au travers d’une nouvelle touchante.
La
salle commence à se remplir. Nous retrouvons des amis qui
connaissent bien Le CAE.
Nous revoyons des personnes que nous n’avions plus croisées depuis
un moment. Nous faisons également de nouvelles connaissances comme
Giovanna
et Serge,
qui se battent pour faire vivre la culture à Erquelinnes, un petit
bourg frontalier à vingt kilomètres de Mons. Ils nous inviteront
d’ailleurs à Festiv’art,
l’événement qu’ils organisent en novembre.
Ombre
Louve
est prise d’assaut. S’il est coutume de dédicacer un ouvrage en
fin de conférence, tout le monde veut sa dédicace dès les premiers
instants ! Il faut dire qu’elle dessine super bien et qu’il
serait vraiment dommage de repartir sans un exemplaire du bouquin
enjolivé d’une illustration unique.
Le
début de la présentation est annoncé. Quelques verres de l’amitié
se lèvent encore puis chacun s’assied là où il trouve place.
Roland
d’Hoop,
actif chez
Oxfam-Solidarité,
sera notre animateur du jour. Il a affûté ses questions et veillera
à susciter le débat qui s’en suivra sur Mons
2015
en pesant le pour et le contre. Parfait. Il nous fallait quelqu’un
d’ouvert, de modéré et d’engagé pour assumer ce rôle.
La
première partie de la rencontre s’articule autour de la
présentation du livre par le comité de lecture composé de Laurent
Roman,
d’ Ombre Louve
et de moi-même, Florian Houdart. Exactement comme cela avait été annoncé il y a
déjà un mois. Je prends le micro pour nous présenter dans la bonne
humeur et à la sauce 2015 : nous serons, le temps d’un
après-midi, Laurent Goldman Sachs, Julia-Hermione Von Wulf et
Florimond de Houdart, de la
Fondation MONStre 2015 ,
tous millionnaires en centimes… et d’anciens francs je vous
prie !
Nous
expliquons comment s’est mis en place le concours en 2014, nous
rappelons notre volonté de montrer au travers des textes une
pluralité de regards sur le quotidien vécu par les artistes, ce qui
nous semblait essentiel alors que Mons allait être sacrée Capitale
européenne de la culture. Il est précisé aussi que le recueil n’a
pas l’intention d’être un manifeste politique, que Le CAE est un lieu d’engagements mais reste apartisan,
c’est-à-dire non lié à un parti. Enfin, on présente le recueil
proprement dit : la couverture et la structure du livre ainsi
que quelques mots sur les textes et leurs auteurs.
Vient
alors le moment des lectures. Le public veut entendre un extrait du
texte de Carine-Laure, les organisateurs les approuvent. Finalement,
malgré ses réticences premières, elle se joindra à Thierry,
Micheline et Louis pour donner, de vive voix, un aperçu concret du
recueil.
On
fait ensuite une courte pause. Il faut dire que les gosiers sont secs
et que les doigts des fumeurs les démangent. Ombre Louve ne relève
toujours pas la tête à force de devoir faire des dédicaces !
Heureusement, elle semble y prendre plaisir…
Après
cinq minutes, la présentation continue dans sa partie débat, comme
annoncé. Nous allons donc évoquer Mons 2015. Thierry ne manque pas
d’informations essentielles et pourtant méconnues du grand public.
Il nous apprend ainsi que Guy Quaden, ex-gouverneur de la banque
nationale et responsable du saut d’index, est le président de Mons
2015. Mais ce n’est pas tout, Jean-Claude Juncker, actuellement à
la tête de la Commission Européenne en est aussi l’un des
directeurs artistiques. Oui, vous m’avez bien lu.
Nous
ne sommes pourtant pas qu’entre convaincus d’une vision très
critique de Mons 2015. Ainsi, Thibaut, est venu défendre le bilan de
La Capitale de La Culture. Il a ses arguments et nous les expose dans
le respect et en nous remerciant au passage de laisser la parole à
chacun. Juriste chez Smart, Olivier a aussi d’autres réalités à
évoquer comme le désintérêt du public pour des œuvres non
formatées, également responsable selon lui de la paupérisation des
artistes. Roland a par ailleurs évoqué sa collaboration positive
avec le Café Europa, un lieu d’échange multiculturel écolo et
geek créé dans le cadre de Mons 2015 et connecté à d’autres
pays d’Europe par un procédé de visioconférence.
Pour
avoir un débat bien animé, nous avions également invité
l’actuelle échevine de la culture ainsi que son prédécesseur et
quelques contacts affiliés à divers partis politiques. Seul John
Beugnies, du PTB, avait fait le déplacement.
Le
débat allait bon train quand Carine-Laure Desguin s’est soudain
levée et a demandé : « Mais
alors, ce sont des bombes ? ».
Nous
nous sommes regardés les uns et les autres, tentant de comprendre le
sens de son intervention. Je me suis dit qu’elle devait faire
allusion aux textes. Pour rendre hommage à leur côté éclatant,
mais en déniant l’idée qu’ils soient vus comme autant d’armes,
j’ai saisi sa métaphore au bond et j’ai répondu : « Des bombes, certainement pas. Je
dirais plutôt des feux d’artifice ».
Carine-Laure
s’est levée et est partie. Les débats, eux, ont continué au
finish et bien au-delà de l’horaire annoncé, ce qui pour nous
témoigne d’une certaine réussite…
Le
lendemain, je reçois un message alerté de Laurent Roman.
Carine-Laure aurait descendu Le CAE et le recueil en
flèche sur son blog, accusant l’association d’avoir manipulé
les participants au concours et de les avoir embrigadés de force
dans un combat politique. Le chargé de communication de notre maison
d’édition prend l’article au mot, sans demander à d’autres
participants ce qu’il s’est vraiment passé, et le répercute
dans plusieurs pages et groupes de facebook liés à la maison
d’édition.
Stupéfaction.
En dévoilant le recueil "MONStre 2015 : les conditions de vie
des artistes", nous savions que nous nous exposions à la fois à
beaucoup de soutien et à beaucoup de critiques. Nous ignorions par
contre que la mauvaise foi et les attaques les plus sournoises
viendraient d'une personne qui a pris part au recueil. Je panique un
peu même si je sais que la vérité reprendra tôt ou tard ses
droits. Il faut dire que MONStre 2015 a suscité l’intérêt de la
presse dès que nous avons commencé à parler du projet sur les
réseaux sociaux pour tenir les participants au courant des avancées.
C’est rare pour ne pas dire inédit s’agissant d’une petite
maison d’édition sous statut ASBL comme Chloé des Lys. Je crains
donc qu’un projet si prometteur soit quelque peu saboté par une
mauvaise pub et des tentatives de le faire tomber en disgrâce auprès
des responsables de la maison d’édition qui le publie.
La
stupéfaction est également ressentie par les participants.
Giovanna
explique : « Je
me suis rendue à MONStre 2015. J'ai été impressionnée par
l'accueil, la passion, l'organisation. Une après-midi riche en
rencontres et en échanges et tout ça dans le respect de chacun.
Donc j'avoue ne pas comprendre tout ce qui se passe. Les articles
médisants. L'auteur s'est énervée si je puis dire s'est levée et
est partie sans dire au revoir, ne laissant pas aux personnes
concernées le soin de s'exprimer. »
J’estime
pour ma part que l’attitude de Carine-Laure relève de la mauvaise
foi car il est impossible qu’il s’agisse d’un malentendu. Pour
commencer, son texte «Posthume» est un des textes les plus
engagés du recueil. Il raconte l’histoire d’Etienne Remugle qui
s’est suspendu au-dessus de la Grand-Place dans une cabane portée
par une grue en plein Mons 2015 pour attirer l’attention des
passants sur les conditions de vie des artistes. Par son texte,
Carine-Laure montre qu’elle a compris que le recueil se voulait un
outil de réflexion sur les conditions de vie des artistes dans le
cadre de Mons 2015, comme l’indique d’ailleurs le règlement qui fut posté sur le site www.bonnesnouvelles.net
«
Je n'ai pas ressenti une volonté de politiser le débat ! Mais
comment éviter celles du contenu social si le texte de l'auteur
dénonce les difficultés d'existence des artistes. Si l'on craint
les conséquences de ses écrits, à quoi servent-ils sinon de
risquer de devenir des mots qui s'éparpillent dans l'infini ! »
explique à son tour Bernard.
En
plus du règlement que Carine-Laure a lu, elle a été tenue au
courant des avancées du recueil comme les autres : le quatrième de
couverture a été publié des mois à l'avance, de même que la
couverture du livre, le titre choisi, des témoignages, des extraits
de la préface,... Sans oublier les mails envoyés à chacun aux
différents stades du processus. Bref, impossible de ne pas
comprendre la direction que le recueil allait prendre, par ailleurs
annoncé dès le début !
« Il
est vraiment lassant de constater que certaines personnes affublent
des initiatives populaires, citoyennes, artistiques de qualificatifs
qui sonnent tellement faux alors qu'elles y ont apporté leur
contribution en connaissance de cause. »
se fâche pour sa part Amandine.
Par
ailleurs, nous ne sommes en rien responsables de l’absence d’élus
d’autres formations politiques que le PTB, étant donné que la
plupart des sensibilités avaient été invitées à prendre part au
débat. Il est à souligner enfin que le conseiller communal présent
s’est exprimé en son nom et sans citer son parti.
Tout
cela Carine-Laure Desguin le sait. Il s’agit d’une personne
lettrée qui écrit des livres. Nous ne commettrons donc pas l’erreur
de la prendre pour idiote. Dans ce cas, pourquoi donc a-t-elle agi
ainsi ?
Peut-être
parce que son rapport à la politique à elle est plus trouble.
Rappelons en effet qu’elle a passé une bonne partie d’un salon
du livre qu’elle a tenté d’organiser à Marchienne-au-pont à
gratter la patte de l'echevine PS de la culture plutôt qu'à
accueillir les deux pelés et trois tondus qui ont franchi la porte
des visiteurs, faute de communication suffisante. Craindrait-elle
désormais qu'apparaître dans ce recueil brouille les pistes qu'elle
s'était tracée ? Il fallait réfléchir avant !
L’explication
de son comportement pourrait aussi s’expliquer par de petits
accrochages passés avec une personne de l’équipe du CAE. Dans ce cas, c’est immature et indigne d’en faire payer
les frais à un projet collectif derrière lequel il y a de
nombreuses heures de travail. Ou alors, Carine-Laure serait-elle tout
simplement instable ?
Lors
de la sélection des nouvelles, opérée en aveugle, Ombre Louve et
moi-même nous nous sommes regardés longuement quand nous avons vu
le nom de Carine-Laure apparaître. Nous savions déjà qu’elle
avait provoqué quelques incidents par exemple en faisant pleurer une
autre auteure par plaisir d’abuser d’une situation de faiblesse,
en se mêlant à la place du boss de Chloé des Lys de dire qui avait
sa place ou non sur un stand, en obligeant des personnes âgées à
se taper une volée d’escaliers sans rampe parce qu’elle avait
choisi de cacher certains auteurs à l’étage, ou encore en
méprisant l’une ou l’autre personne, pourtant plus prolifiques
qu’elle sur le plan littéraire… Nous nous sommes cependant dit
que nous faisions partie des personnes de principe et que nous avions
la mission de choisir de bons textes, pas des auteurs avec qui nous
pourrions parfaitement nous entendre. Une honnêteté qui nous aura
malheureusement coûté de nombreuses heures à devoir nous
justifier, expliquer notre position, relayer les impressions de ceux
qui ont participé à la présentation.
Il
reste que les explications avancées plus haut ne sont que des
hypothèses. Le mystère Carine-Laure Desguin restera entier :
vite confondue par mail, elle s’est empressée de me bloquer afin
de ne jamais pouvoir expliquer les raisons de son attitude à notre
égard…
Le
boss de Chloé des Lys a heureusement bien compris la situation :
« Pour
moi, ça me paraissait clair, et ça l’est toujours, que le recueil
«MONStre 2015» s’inscrit dans l’évènement « Mons 2015 »
mais dans une logique de réflexion, de débat. Le recueil sera
toujours d’actualité d’ici 10 ou 15 ans. »
Quant
à nous, nous garderons plutôt le souvenir de la joyeuse et amicale
franchise qui a régné pour quelques heures, nous montrant que tout
débat est possible... avec la plupart des personnes !
Et
puis, à chaque mal, son bien ! Ainsi, après ces sombres
événements, voici ce que Thierry
nous annonce :
« Vu
les injustes attaques dont fait l'objet Le CAE, et
combattant toute forme d'injustice, je leur propose de faire
désormais partie de l'équipe. »
Evidemment,
nous avons chaleureusement accepté sa proposition. Thierry
s’occupera d’animer des soirées littéraires avec le talent
qu’on lui connait. Le CAE reviendra donc plus fort
que jamais en littérature… Peut-être avec un nouveau recueil et
un nouveau sujet riche en réflexions. Qui sait ?
Florian Houdart
Pour aller plus loin, je vous propose de découvrir
le très beau texte de Chapeau Rouge:
Je suis MONStre 2015
Je suis MONStre 2015
(pour changer de Charlie...Ombre, vite, des badges!)
C’est en revenant de la soirée-débat organisée par Le CAE, à l’occasion de la sortie du recueil Monstre 2015, les conditions de vie des artistes,
publié aux éditions Chloé des Lys que j’ai achevé de lire ce
melting-pot de créations d’artistes locaux à la fois interloqués et
frustrés de ne pas être référencés dans la banque de données artistiques
de la fondation Mons 2015, au profit de quelques célébrités nées pour
promulguer une idéologie néolibérale savamment orchestrée par une
poignée de gourous qui n’hésitent pas à jeter des étoiles plein les yeux
pour cacher la forêt, celle-ci pouvant, par ses ancrages divers, non
seulement attiser la curiosité du destinataire, mais également susciter
chez lui la réflexion, voire la remise en cause de ce qui lui
apparaissait des évidences, des obligations auxquelles il parait
impossible de se soustraire. Difficile dès lors de maintenir le touriste
lambda dans ses illusions face à la misère ambiante tout en promouvant «la culture» [à prononcer « l’aculture »].
Quand j’ai vu le
recueil sur la table de présentation, j’y ai jeté mon dévolu, séduite
par la couverture alléchante (chapeau Ombre !) représentant un
Tyranodoudou à nœud papillon crachant des flammes sur une artiste (de
SF, genre de la remise en question) sur le point de le pourfendre par la
flèche-plume de son guit’arc (à plusieurs cordes, ce qui est exigé aux
artistes aujourd’hui) ! Les symboles sont légions, et certains d’entre
eux ont été détaillés par Ombre Louve, la conceptrice de la couverture,
au début de la soirée. Après l’illustration atypique, le titre, lui
aussi, se détache de ce que l’on lit dans les publications autour de
Mons 2015, celui-ci n’étant pas une ode à la culture promue par Mons
2015, mais une interrogation sur les fondements et l’intérêt de cette
culture de masse dont les racines et les fruits ne sont autres que
l’économie. Une foule de personnages nous accompagnent au fil du livre,
comme Daphné, fonctionnaire toujours plus écœurée par son travail dans
les coulisses de Mons 2015, Chat 2.0, sorte de chroniqueur de l’ombre,
un artiste local condamné soit à brûler à petit feu, soit à renoncer à
une partie de lui-même pour mieux servir la société, Etienne Remugle,
artiste révolté décidé à revendiquer son statut (artiste : autoproclamé
ou reconnu par la société ? Laurent Roman semble y avoir répondu
personnellement avec son polo Artist) au prix de sa vie dans une
courte pièce de théâtre et d’autres artistes criant de/la vérité non
moins intéressants ! On se sent séduit notamment par la plume poétique
et rythmée de Thierry Ries, par un slam plein d’humour et de vérité où
l’on s’amuse à repérer les doubles sens, par la finesse d’écriture de
Lola Beisbardt, jeune écrivaine dont le récit m’a fait écho en tant
qu’artiste contrainte à exercer un métier conventionné et par la
plume-sabre de Florian Houdart qui jongle avec les faits de la vie
quotidiennes cachant de sombres réalités et les petites touches
d’humour. Je me suis aussi sentie saisie par le texte d’une jeune fille
de quatorze ans, Lise Bello, interrogeant l’artiste (et fatalement le
public) et sa place au sein de la société capitaliste. Je la félicite
tout particulièrement !
Extrait choisi :
Ce que Mons
2015 a prouvé, jusqu’à présent, c’est qu’on pouvait aller au-delà même
de l’Art Contemporain qui feint d’avoir un objet pour que l’élite
sociale puisse se vanter d’y avoir accès au contraire du petit peuple.
Dans le cas présent, nous nous retrouvons face à une auto-glorification
du vide n’étant rien d’autre qu’une des multiples formes de la négation
des classes sociales à l’heure où la majorité des artistes n’a jamais
été si paupérisée. (F. Houdart)
Félicitation à tous les Colibris ayant contribué à la réalisation de ce MONStrueux recueil !
Si vous ne vous êtes pas procuré le recueil, il est disponible notamment au CAE (Mons) et aux éditions Chloé des Lys
(Tournai) ! Soit dit en passant, si vous allez au CAE,
vous aurez sûrement la chance de vous procurer un exemplaire dédicacé en
même temps que de découvrir un lieu de culture alternative, par le
peuple et pour le peuple au sein de la capitale(iste ?) européenne de la
culture !
P-S :
J’ai suivi le débat avec grand intérêt malgré mon épuisement. Je
m’attendais à la plupart des réactions. Seule une m’a assez étonnée,
confrontant ma conception de la littérature celle d’un des auteurs
présents, soit «La littérature n’est pas une arme.». A mon sens, la
littérature serait une arme pacifiste, bien plus efficace que les armes
traditionnelles en créant justement un champ de communication entre le
destinateur qui transmet un message au récepteur, contrairement aux
autres qui coupent la communication en agressant l’autre dans son
intégrité physique (et non dans les idées), ce qui a pour conséquence de
renforcer son intégrisme. A part cela, je ne vais pas davantage
commenter le débat, ne pouvant qu’adhérer globalement aux réflexions de
Florian et John entre autres.
Réponse de Florian Houdart : J'ajouterai que j'avais invité tous les contacts du CAE
ainsi que l'actuelle échevine de la culture et son prédécesseur. Bref,
le fait qu'il n'y ait eu qu'un élu parmi nous n'était aucunement une
volonté des organisateurs et comme tu l'as dit si bien, le parti en
question n'a, je pense, même pas été cité en public...
Signé : Chapeau Rouge
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